Voyage en Italie 2015

Formation en Archéologie Subaquatique à Baia (Italie)

Du 03 au 10 octobre 2015, un groupe de plongeurs de la commission est allé en Italie  dans la région de la Baie de Naples,  en plein dans la zone appelée “Champs Phlégréens” des conditions de formation de premier choix !

 

C’est au cœur même du Parc archéologique dei Campi Flegrei entre Baia et Pozzuoli que les plongeurs ont pu visiter les vestiges sous-marins d’une ville engloutie au Ier siècle.Les plongées sur sites archéologiques sous-marins, les visites de sites aériens antiques dont Herculanum et les visites de musées archéologiques de premiers choix ont émaillé ce voyage dans la région des Champs Phlégréens, la Campanie ou encore les vestiges samnites. Après la Turquie en 2013, nos plongeurs ont encore une fois savamment marié : formation et plongée avec Histoire Antique et découvertes en tous genres pour ce voyage à guichet fermé !

L’Italie a été choisie, la région de Naples plus spécifiquement Baia et sa petite baie ont été retenue. Cette baie regorge de vestiges sous-marins à l’ouest de la cité napolitaine. La petite ville de Pozzuoli était le point central du séjour pour la logistique et les plongées, mais les visites de sites se sont réparties tout autour avec le Vésuve en toile de fond. Qui dit Vésuve, dit volcan naturellement et il fallait commencer par une mise en condition du groupe, le séjour a donc démarré par la visite d’un volcan à deux pas de l’hôtel : le volcan  Solfatara.

Si on veut résumer : C’est très chaud !
Au milieu du cratère, un guide italien explique le phénomène et même les phénomènes volcaniques de la région. Cela présente un intérêt pour comprendre les visites de la semaine à venir entre Herculanum et les plongées dans le Parc Archéologique Sous-marin sur les mouvements de terrains et les bradyséismes.
Ces explications scientifiques viennent expliquer la présence des vestiges d’une ville antique sous l’eau que les plongeurs sont venus visiter .
Cette visite fait aussi partie de la préparation des plongeurs ! C’est presque un passage obligé. Il paraît que le soufre (Solfatara / Soufrière) nettoie les sinus des plongeurs avec cette odeur d’œuf pourri. On s’y fait au bout d’un moment dans le cratère ! 
Des meules ! Mais pas comme celles que nous découvrons habituellement en rivière, celles-ci servent à écraser la roche pour faire des pigments.
La ville antique de Baya est sous l’eau.
L’activité volcanique locale a provoqué ce phénomène. Bien que proche à vol d’oiseau du Vésuve, la zone de Pozzuoli et de Baya est différente, elle est soumise aux bradyséismes qui ont pour effet de faire remonter ou descendre le sol en pente le long d’un relief. Seuls 3 endroits au monde présentent ce mouvement particulier des plaques : ici en Italie dans les Champs Phlégréens, aux États Unis à Long Valley et à Rabaul en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Briefing studieux au club hôte pour les plongeurs avant d’aller découvrir les divers sites archéologiques sous-marins de la baie.
Les plongeurs en action sur l’un des bateaux dans la baie, face au château-musée “Castello Aragonese di Baia”.
Les 20 plongeurs seront répartis sur deux bateaux pour alterner les explorations de sites.
Comme un site touristique classique,  certains sites sous l’eau possèdent son panneau explicatif et leur orientation.
De magnifiques mosaïques sont encore présentent sous le sable que les guides du parc découvrent pour la visite puis recouvrent au moment du départ pour conserver le lieu.
Gestion intelligente de ce patrimoine sous-marin, les instances locales ont, il y a quelques années, récupéré les statues originales qui étaient sous l’eau. Ces statues ont été nettoyées et  restaurées pour être, en partie,  présentées  au grand  public notamment au Château-Musée de  Baia.
Des répliques ou copies ont été ré-immergées en lieu et place des originales permettant ainsi aux plongeurs d’apprécier la richesse des sites dans leur contexte sous-marin.
Beauté du site et douceur de vivre avaient fait de Baia, le “St Tropez” de certains empereurs romains qui avaient là une résidence de détente et de loisirs.
Thermes avec hypocaustes complétaient les installations luxueuses avec notamment encore des conduits fonctionnels.
Les sites archéologiques se trouvant dans la zone des 10m de fond, cela démangeait d’aller voir quelques tombants plus profonds un peu plus au large pour découvrir aussi un peu la vie sous-marine locale et laisser nos photographes s’exprimer.
Une faune abondante et riche
Un passage sympa
Il y avait un fort courant au palier : Non !?
Enfin accroches toi quand même !!
On a pas fait que des bulles à Pozzuoli, la ville qui nous servaient de pied à terre avait aussi ses vestiges romains ainsi le Macellum ou Tempo di Serapide dont la maquette se trouve au Musée de Baia.
Après la plongée, l’archéologie se poursuivait à pied !

Située à quelques kilomètres au N-O de Baia, la ville de Cuma (Cumes) fut occupée de façon importante par des colons grecs depuis le Vème siècle av.J.C, ils donnèrent le nom de Champs Phlégréens à cette zone manifestement prospère où abondaient sources minérales et thermales et fumerolles de soufre. L’occupation grecque perdura jusqu’à la prédominance de l’Empire Romain qui reprit possession des lieux.  Ainsi le site de Cuma  regroupe  une série de  vestiges  d’époques  hellénistiques, plus ou moins repris et même copiés par les Romains avant la période du Christianisme. Certaines légendes ont durée dans le temps malgré les occupations comme la grotte (Antre) de la Sybille. Notre groupe se devait d’aller visiter ce magnifique témoignage antique.

Sur les hauteurs de Cuma, un temple grec devenu romain puis chrétien.
Les voies de circulation romaines sont toujours présentes quelques schémas explicatifs de construction indiquent aux visiteurs la façon de procéder pour faire des routes encore présentes aujourd’hui.
Baptistêrion (Grec), Baptisterium (Romain) Baptistère (Chrétien)
Les fonds baptismaux dans  les lieux de cultes ont souvent des usages identiques quelque soit l’occupation. Ce baptistère devait être richement décoré de plaques de marbre.
La Grotte ou Antre de la Sybille, selon la légende la prêtresse avec ses oracles y a vécu. Le long “dromos” mesure 131,50 m de long, 2,40 m de large pour une hauteur moyenne de 5m, éclairé par 6 galeries latérales, ce “couloir” fut mis à jour en été 1932.
Un simple schéma intéresse les plongeurs archéo, on retrouve sur celui-ci les diverses techniques de levage des blocs avec leurs aménagements spécifiques. Nous avons déjà vu certaines de ces traces sur des blocs sous l’eau.
Les flancs du “Mont Cuma” font toujours l’objet  de  fouilles  archéologiques.
Le Castello Aragonese di Baia qui accueille le musée archéologique avec les vestiges sous-marins de la Baie de  Baya et quelques objets du site de Cuma avec son occupation grecque puis romaine.
Statues en marbre, vestiges de ville antique de Baya submergée
Artéfacts des époques d’occupations grecque et romaine.
Une trirème en bas-relief indique l’importance du trafic maritime et de la  présence militaire sur la zone.
Des trésors monétaires en bronze confirment les activités commerciales lucratives.
Un socle statuaire immergé montre comment le marbre fini par  être attaqué par l’eau de mer en dehors des parties ensablées.
(Hommage ou dédicace à Adrien).
Enfin au musée, la découverte d’un ancêtre de notre ami et plongeur et maintenant regretté Jacques. Tout le monde a reconnu  sa ressemblance avec Marc-Antoine.
On ne voyait plus Jacques avec le même regard !
Il s’était prêté volontiers magnanimement au jeu
  le temps d’une blague et de quelques railleries bien amicales.
(On a tous une pensée pour toi Jacques !)


 

ERCOLANO aujourd’hui mais plus connue sous son nom d’HERCULANUM, serait selon la légende, la ville fondée par Hercule à son retour d’Ibérie où il avait terminé son 10ème des 12 travaux qu’il devait réaliser.
Située comme Pompéï sur l’un des flancs du Vésuve, la ville subit aussi la terrible éruption de 79 ap. JC. La visite de cette ville s’imposait elle aussi pour les plongeurs. On ne peut pas visiter cette ville sans un sentiment de recueillement et de respect à la vue de cette ancienne agglomération prospère et riche et de ses ruines qui conservent encore les dépouilles de certains habitants pris au piège.

Depuis la terrasse de notre hôtel à Pozzuoli, on se demande si en cas de réveil du Vésuve, on est assez loin !
Déplacement en bus vers le Vésuve et Herculanum et la ville de Naples qui s’étend à son pied.
Sur le parking du site d’Herculanum,  au pied  du Vésuve.
Plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur de cendre et de projections ont recouvert la ville comme l’a été Pompéï dans le même cataclysme.
Stratigraphie  du  sol telle que les archéologues  l’ont trouvée sur la ville, des cendres et  pierres  ponces  sur plusieurs  mètres  d’épaisseur. 
Le groupe s’est assuré les services d’une guide italienne francophone au fait de l’histoire de la ville  et du site.
La ville d’Herculanum est en partie dégagée, le reste se trouve toujours sous la cité moderne d’Erculano.
Un thermopolium, une sorte de resto rapide donnant sur la rue, l’ancêtre de nos fast foods.
Des mosaïques et peintures remarquablement conservées et au-dessus desquelles on voit encore les restes des poutres noircies et brûlées du toit.
Des rues piétonnes bordées de colonnades indiquent une ville très riche.
De nombreuses domus avec péristyles et  atriums (atria), la ville était prospère.
Même s’il y a eu des restaurations, certaines mosaïques sont remarquablement conservées.
Une bottega ! Du temps de la splendeur d’Herculanum, les plongeurs auraient pu prendre un rafraichissement. Les amphores vinaires intéressent tout le monde.

 

La partie impressionnante du site, les  hangars de ce qui fut le Port d’Herculanum où une partie de la population est venue se réfugier pour tenter, en vain d’éviter les nuées ardentes. Ces hangars sont devenus leurs sépultures.
Une équipe encore une fois très satisfaite de  ce voyage initiatique  et formateur  savamment préparé  par Olivier.
Sans oublier de remercier également Christina et son équipe de plongeurs du Parc archéologique sous-marin de Baia qui nous a accueillis avec beaucoup de sympathie et de savoir faire: Très bonne ambiance ! 
Ce n’est pas à dos d’éléphants comme Hannibal mais en avion que nous avons franchi les Alpes.