
Chantier DRAC/SRA CENTRE n°190/13 du 25/03/2013


(extrait Atlas de Trudaine)

Depuis près de 250 ans, les fouilles archéologiques se sont succédées et ont révélé la richesse de l’endroit du Haut Empire jusqu’au Moyen Age. Seul le domaine aquatique avait été laissé de côté pour des raisons de faisabilité. Il fallait donc poursuivre ce recueil et suivi de l’Histoire locale.


C’est encore un peu plus haut qu’un franchissement antique devra être recherché lors d’une prochaine saison de prospections.


(Meule tournante, vue de la zone active)



Il s’agit d’un couvercle de sarcophage, sculpté d’une branche de croix pattée et d’autres motifs. Sarcophage antiquité tardive ou mérovingien, sculpté dans une pierre d’œuvre gallo-romaine réutilisée
15 août 2013
Cette première approche de la zone a révélé aux plongeurs que l’endroit était très intéressant. La couverture en plantes aquatiques de surface et au fond est la seule difficulté rencontrée. L’observation est difficile dans les bancs d’algues .
Il sera nécessaire de retourner sur les lieux pour faire des relevés de la poutre et examiner plus méticuleusement des bancs d’algues et de plantes aquatiques qui peuvent retenir des objets intéressant l’archéologie.
22 et 23 août 2013 : Reprise des prospections sur la zone d’Allichamps. Un changement est visible avec le débit du Cher. De 8 m3/s, nous voilà avec 2 m3/s c’est à dire pratiquement le débit et donc la hauteur la plus basse que l’on puisse trouver. Cette différence va servir et desservir les plongeurs. Il sera apprécié la clarté de l’eau et les découvertes intéressantes à la fois dans peu d’eau et à la fois en eau profonde et claire. D’un autre côté, les marches d’approche et mises à l’eau avec le poids du matériel passeront par des zones de vase profonde encombrées de plantes aquatiques très denses autant dire un accès assez éprouvant physiquement. Toutefois ces deux après-midi de prospection vont se révéler très intéressantes en matière de découvertes. Plusieurs sites vont être découverts, des meules, des aménagements différents en bois (pieux et poutres sablières), des zones comportant des morceaux de sarcophages, des endiguements. Cette prospection subaquatique dans la zone du Prieuré d’Allichamps, déjà très riche en découvertes archéologiques terrestres depuis plus de deux siècles, va venir compléter de façon très intéressante la partie aujourd’hui baignée par le Cher. Le Prieuré aujourd’hui pratiquement au bord du Cher, pouvait initialement se trouver au centre d’un petit bourg, le Cher ayant un lit tracé différemment.
Le lit du Cher pour diverses raisons notamment techniques n’a jamais été visité, le rôle de l’équipe de plongeurs archéologues trouve ici toute son efficacité et son intérêt.
Les conditions: Temps ensoleillé presque caniculaire avec près de 30° à l’extérieur et 22° dans l’eau, des zones d’eau calme, des zones étroites où le courant devait se frayer un chemin et donc avoir un bon coup de palme était nécessaire aux plongeurs qui ont pu gérer cela sans difficulté. Les zones prospectées allaient de quelques centimètres d’eau à plus 2m malgré cette période d’étiage estival. Le débit était de 2 m3/s.













Plusieurs ouvrages en bois vont être trouvés assez groupés.
Ici on peut deviner un pieu couché dans le lit du Cher près d’un autre morceau de meule encore. Indiquant une activité de meunerie à cet endroit.







Le bois est-il ici de façon fortuite ou s’agit-il d’un système ou mécanisme en place ? C’est difficile à dire, notre opération de simple prospection ne nous permet pas de creuser et de l’extraire pour étudier le dispositif pour le moment.
Un retour sur place l’an prochain est à envisager avec une autorisation adaptée.


Elle présente au moins une mortaise perforante au travers de laquelle un pieu apparaît.
Cette poutre est en place, nous sommes donc bien sur une structure hydraulique en place.





(profondeur -1m60).








Le Seigneur de Bigny lui-même, Seigneur de St Amand également, propriétaire du Moulin des Bordes, devait bien posséder un bateau (bac) lui permettant de traverser le Cher pour se déplacer sur ses terres et propriétés. Une datation C14 est envisagée pour dater ce dispositif.





Un prélèvement a été réalisé en vue de faire faire une datation au Carbone 14.


D’un autre côté, l’amas de terre maintien la pièce de bois sur son emplacement actuel.





Il reste encore beaucoup de choses à faire sur ce tronçon du Cher à Allichamps. Il existe plusieurs sites dans cette courbe ou méandre de la rivière. Il faudra très probablement y revenir avec d’autres missions spécifiques de fouilles ou sondages qui permettraient la mise en évidence des assemblages de bois positionnant des moulins. La prochaine intervention sur ce terrain devrait se faire dans les semaines à venir avant le retour de fortes eaux, au moins pour positionner les dernières découvertes par un topographe.
25 août 2013
08 septembre 2013 : Sortie bien spécifique aujourd’hui, il s’agissait de positionner le site et les découvertes sur celui-ci avec un topographe afin de pouvoir faire figurer ces emplacements sur les plans actuels. Cette signalisation permettra de donner l’ampleur du village d’Allichamps et les structures, essentiellement hydrauliques dans le cadre de nos recherches subaquatiques. Contemporaines ou successives, ces installations seront confirmées dans une période grâce aux analyses au Carbone 14 et en comparaison avec la typologie des meules déjà connues et répertoriées.
Les conditions: Temps alternant éclaircies et couvertures nuageuses qui réduisaient un peu la visibilité dans l’eau avec les turbidités présentes. La température extérieure avait bien baissé après les fortes chaleurs des plongées précédentes mais l’eau était encore à 20°C rendant les conditions de plongées encore assez faciles. Le débit du Cher était toujours constant à 2 M 3/s.



Le relevé manuel réalisé lors des plongées précédentes est très utile pour organiser la levée des cotes topographiques.


Un petit clin d’oeil à la Biologie Subaquatique avec quelques photos prises sur notre chantier.

(Spongilla lacustris)

(Spongilla lacustris)

Un petit goujon (Gobio gobio ) réputé rare dans nos rivières selon les pêcheurs, il est venu lire nos mesures et voir ce que nous faisions dans son habitat !!
