Cher 2016 Bruère-Allichamps sondage

Autorisation DRAC /SRA CENTRE VAL DE LOIRE Sondage n°16/0312  du 24/05/2016

Une poutre sablière basse de plus de 10m de long. Elle a été datée de l’époque carolingienne (C14). Vestige d’un moulin hydraulique, il était nécessaire de l’étudier de près pour la dessiner, la positionner et avoir une idée de la structure bâtie à laquelle elle appartenait.
La poutre est apparente en cette période de basses eaux. Balisée et équipée d’un métré, chaque mortaise, chaque aménagement perforant ou non est relevé, dessiné pour montrer le travail du charpentier sur cette pièce de bois.
Facile en apparence dans peu d’eau, mais cela implique une organisation et une méthodologie éprouvée. Le peu de profondeur n’est pas un avantage, le fait de marcher à côté de cette pièce de bois, soulève des particules et c’est à plat ventre  qu’il  faut  travailler  et  mettre ses “yeux au bout des doigts” . Un très léger courant venait quand même aider les plongeurs en évacuant un peu les turbidités.
Seconde poutre sablière basse à une vingtaine de mètres de la précédente.
Carolingienne aussi, elle est beaucoup plus massive, elle ne fait “que”  9m50 ! Elle nécessitera un dégagement à la suceuse pour bien appréhender ses aménagements.
Métré et balisage sont nécessaires pour la prise des cotes et le dessin de cette grosse pièce de bois de plusieurs centaines de kilos.
Elle est en partie envasée dans l’île et il faudra l’en dégager partiellement pour la dimensionner avant que les plongeurs ne la remettent en situation normale du départ et la recouvre à nouveau en fin de chantier.
Partiellement dégagée, le relevé et la prise de cotes peuvent commencer.
Un outil essentiel pour un chantier archéo-subaquatique, une pompe “suceuse” qui permet de dégager, désenvaser une zone précise et mettre ainsi à jour des structures faites de mains d’Hommes et aujourd’hui enfouies.
Basique mais très efficace, l’engin, selon son montage et son utilisation va aspirer les alluvions  et  la vase du fond  pour les  déposer plus loin permettant de  voir ce qui est  caché sous le  sable. En fin de chantier, un  montage  et appareillage  différents  permettent de  remettre les couches  d’alluvions en  place  et donc  de  rendre la zone à son état  initial.
Dégagement par couches successives du sable et des gravier (couches stratigraphiques), et balisage, les plongeurs archéologues mettent en évidence la présence d’une structure en bois constituée de plusieurs pieux alignés. Là les soupçons se confirment pour une possible  pêcherie et sa datation réalisée précédemment la positionnerait à la période proto-historique ce qui serait peu commun dans les découvertes de ce type déjà faites par ailleurs.
Un autre bois aménagé, toujours dans la zone de travail, là il faut être sous l’eau et avoir une assistance de surface pour maintenir la suceuse en place. Le plongeur descend au fond pour aspirer le sable et les assistants  maintiennent le tuyau pour lui faciliter la tâche.
La poutre étudiée se révèle être encore plus vieille que la pêcherie ci-dessus, elle est Néolithique !
On n’est pas venus pour rien ! Les quelques dizaines de mètres carrés du chantier sont très dense en vestiges de  toutes périodes.
Les aménagements taillés à l’herminette de silex  relevés sur ce tronc néolithique, naturellement différents de ceux des sablières du Haut Moyen-Age, n’ont pas fini d’interroger les plongeurs sur leurs fonctions !
Tous les plongeurs archéologues n’ont pas fait que du terrassement, les équipes ont tourné un peu, pour assurer aussi la mission de prospection de la zone amont du chantier de sondage. En binôme toujours et avec une bouée de surface pour la signalement  et la sécurité de surface.
Bouée de surface pour la sécurité et pour le transport du petit matériel avec notamment un GPS qui permet de relever les coordonnées des artéfacts qui sont découverts.
Ces points GPS permettent de repositionner sur la carte et sur un plan leurs emplacements les uns par rapport aux autres.
Les coordonnées ainsi relevées sont communiquées au topographe de l’équipe pour être reportées sur les plans de situation du chantier et de la zone.
Malgré la période de bases eaux, les plongeurs ont rencontré des fonds de près de 2m50 par endroit. L’ensoleillement durant cette semaine de chantier et donc la visibilité ont permis la découverte de plusieurs tessons de céramiques anciennes et de deux outils lithiques qui vont être soumis à quelques experts pour en déterminer la période de fabrication et il est donc important de les positionner par GPS.
Le positionnement du chantier et de ses découvertes, c’est le rôle du topographe de l’équipe, lui aussi plongeur, mais dans un premier temps son travail se fait au sec, en fin de chantier avant la remise en état de la zone de sondage.
Les objets et matériels intéressants après les dessins, sont relevés avec précision et  ils figureront sur des plans et des rapprochements avec le cadastre seront réalisés pour le rapport à remettre à la DRAC d’Orléans.
Plongeurs et assistants sont nécessaires pour certaines zones pour tenir la perche.
Chaque poutre et pieu sont relevés pour voir s’il existe une cohérence dans leur positionnement et comprendre leurs fonctions et peut-être à quelle structure ils pouvaient appartenir