Cher 2009 Montluçon et aval

Chantier DRAC/SRA n° 6425/2009
 » Prospection thématique annuelle portant sur des recherches de vestiges archéologique dans le lit du Cher « 

Très rapidement, le jalonnement montre un alignement de blocs.
Fixation  d’une bouée à  un bloc significatif au fond, le soleil donne de la lumière mais les suspensions réduisent la visibilité.
Sécurité oblige, lorsqu’un plongeur travaille au fond, un voire deux plongeurs restent en sécurité à proximité en surface.
Vue d’aval vers l’amont, l’alignement du balisage de la zone

(synthèse 20 juin 2009)

Une pierre  de forme trapézoïdale fera l’objet de vérifications et demandes d’avis
Cette pierre,  dont on voit ici la section, mesure  environ  50cm de base sur un hauteur de 28cm  pour une longueur  de 80cm.
Des pieux en bois à section pratiquement  carrée  25×25 cm, Ils se trouvent juste en aval de l’endroit appelé le gué de Bedet
Les pieux sont relevés  et positionnés un à un , les vérifications cadastrales devraient nous en dire plus, notamment le cadastre ancien ou napoléonien. 
Les pieux  ne devraient pas être en relation avec un pont mais plutôt avec une sorte de ponton ou embarcadère car ils s’arrêtent avant le milieu du cours d’eau.
Des hypothèses commencent à s’avancer par rapport à d’autres études en cours sur les franchissements dans cette zone et la présence de ces pieux ne surprend  pas les plongeurs.
Prospection en ligne et quadrillage du lit du Cher. Chaque anomalie ou élément suspect est signalé, vérifié et noté si nécessaire.
Il est découvert plusieurs alignements de pieux qui aujourd’hui paraissent attenant à la rive (le repère blanc et les petits repères jaunes fluo). En réalité, ces pieux pourraient faire partie d’un dispositif aquatique installé de la main de l’homme. La position est relevée et cet endroit ne manquera pas d’être étudié en détail lors d’un prochaine sortie afin de trouver l’exact usage de ce système.
Approche d’un seuil, il doit être examiné sur toute sa largeur car le lit de la rivière fluctue. Il s’agit de la roche mère qui affleure à cet endroit, c’est un seuil naturel mais rien indique que ce fut une zone de franchissement. Il va falloir vérifier si l’on trouve des traces de passages ou d’aménagement divers. 
Le bon vieux « Loup des Mers » accompagne les plongeurs en transportant tous le matériel indispensable
Le seuil fait l’objet d’une attention particulière et la pugnacité des plongeurs va être récompensée puisque des aménagements ou restes d’ouvrages en bois sont découverts ainsi qu’un gros bloc présentant des façonnages significatifs.
Là encore, le positionnement est fait.
Sous l’eau, dans le seuil, une planche attise la curiosité des plongeurs qui viennent  la toucher et l’examiner  à tour de rôle.  Elle va être intéressante à étudier.
Prospection à pied avec masque et tuba pour s’assurer des bois découverts, il faut en effet être sûr de ne pas inventorier un arbre ou des branches dérivantes mais bien des pieux placés là volontairement. Tous ces bois présentaient un cône d’érosion significatif.
Chaque pieu est  marqué d’une bande fluo , certains se sont inclinés avec le temps et sont assez longs, d’autres sont plus courts et sont toujours en position verticale.
Les alignements apparaissent dans des fonds variant entre 20 et 80cm.
Une vue d’ensemble sur l’un des  sites.
Une fois  les alignements  repérés, des cordeaux sont tirés pour avoir une vue d’ensemble, et pour commencer à comprendre l’installation.
L’architecture du dispositif est  difficile à cerner car les changements de cours du Cher ont beaucoup fluctué au cours des siècles. 
La qualité du relevé est importante  pour la compréhension  puisque l’orientation du système est en relation avec le sens du courant (de l’époque !).
Une canalisation  du poisson est le principe d’une pêcherie en vue d’amener ce poisson vers un piège (nasse). A voir si nous sommes en présence d’un tel dispositif ?
Relevés et métrages manuels dans un premier temps pour faciliter ensuite le relevé au théodolite prévu le lendemain.

 

Au niveau du seuil sans pouvoir s’approcher du milieu du lit faute d’être entrainé, il a été découvert pas moins de  5 pieux identiques et plusieurs morceaux de tuiles à rebord.
Juste en amont de ces pieux, un bloc de maçonnerie constitué de tuiles à rebord  assemblées par un mortier présentant les mêmes similitudes que la pâte des tuiles.
Déchets, remblai ou protection du dispositif en bois juste en aval ? 



Arrivés sur place, il faut étudier de quelle  façon, il va falloir procéder pour faire le relevé de la zone.
Des cordelettes sont tendues depuis chaque rives : une matérialisant la limite amont du seuil et une autre la limite aval. Entre ces deux repères, il est tendu une autre corde tous les deux mètres permettant ainsi un carroyage au mètre carré pour le relevé. 
Selon  la profondeur et la densité des blocs il faut souvent être en immersion complète.
Ce seront près de 100 blocs qui vont être ainsi relevés.
Une bande  métrée au centre permet de faire un relevé précis mètre par mètre.
Une belle pièce ! Une poutre de 25cm de section et longue de plus de 7 m, parfaitement implantée le long du courant, environnée d’assemblages en bois et de quelques pieux verticaux, elle devrait  capter et focaliser l’attention de l’équipe prochainement.

(Synthèse du 15 août 2009)

Balisage de la zone repérée pour situer tous les « bois » dans leur contexte géographique par rapport au gué et les uns par rapport aux autres.La zone est bien restrictive, elle est ensuite carroyée.
Le travail précis commence, trouver chaque « bois », en trouver les contours apparents et visibles en vue de les dessiner .
Examen de chaque pièce , ne rien toucher, la relever dans son contexte et dans sa situation  avec ce qui est apparent entre gravier, blocs taillés , pierres et galets naturels.
La clarté de l’eau et les ondes du courant ne permettent pas une vue précise, il faut systématiquement  mettre la tête sous l’eau avec un masque pour voir ces bois travaillés.
Des bois travaillés laissent apparaître des tenons, mortaises et chevilles (pas un clou ! ) révélant un savoir faire technique très intéressant. Il restera à déterminer si cet ouvrage est  en place ou s’il est venu ici par l’action des crues !
Sur la zone toujours, une grosse pierre naturelle façonnée. Elle est percée entièrement,  présente des petites encoches latérales  et une plus grosse sur le dessus formant un arrondi comme pour poser un axe ou une pièce mobile.

(Synthèse du 30 août 2009)

Le temps des opérations de la journée , les pieux sont conditionnés et provisoirement  stockés dans l’eau.
Sans difficulté et comme prévu, il est découvert un emplacement empierré juste dans le prolongement du « goulet » de la pêcherie sur plusieurs mètres carrés. C’est sur cette assise renforcée qu’étaient fixées les nasses tressées.
Retour légèrement en aval du gué. Ce qui était apparue comme une pêcherie au départ pourrait se révéler être une digue ayant un rapport avec le possible moulin du seuil. Une ultime vérification s’imposait.
Dernière  photo d’un pieu avant son conditionnement en vue de son départ pour un labo. C’est l’analyse au Carbone 14 qui a été retenue en espérant qu’elle nous indique une période intéressante en rapport avec la construction de la pêcherie.

Les opérations dans la zone de ST VICTOR  sont terminées pour cette saison 2009, le groupe ne va pas pour autant raccrocher les palmes, une perspective d’un nouveau chantier sur Vichy est envisagée. Là encore il sera question de réaliser des prélèvements sur des pieux au niveau du moulin attenant au pont que nous avions découvert en 2007-2008. La datation de ces pieux nous donnera des indications précieuses sur ce moulin.

(Synthèse du 27 septembre 2009)