Cher 2021 Vallée du Cher

Prospection du lit du Cher à Ainay-le-Vieil, Coust, Colombiers, Drevant, La Groutte, Saint-Georges-de-Poisieux, Bouzais, Saint-Amand-Montrond, Orval (1803)
Autorisation DRAC/SRA Centre Val de Loire n°0612798 du 1er avril 2021
Situation de la zone d’opération 2021

Situation de la zone d’opération 2021

Le Cher est prospecté dans tout le département de l’Allier depuis le sud à la limite de la Creuse, jusqu’au nord à la limite du dpt du Cher. La région d’Allichamps au nord l’est aussi. Le but de la prospection de cette année et de rejoindre les deux zones pour avoir un territoire continu prospecté.
Basés au Camping de Saint-Amand, en bungalows, tentes, caravane, camping-car, nous avons pu intervenir facilement pendant une semaine en juin et plusieurs jours fractionnés en juillet, avec une équipe qui a totalisé 11 plongeurs.

C’est parti pour de nouvelles aventures !
Des zones exceptionnelles de divagation du lit de la rivière, qui devient un cours d’eau de basse vallée, comme ici à Ainay-le-Vieil/ Les Balaitières : Falaises de sable en phase d’érosion avec terriers d’hirondelles de rivage.

Passerelle contemporaine

A La Tranchasse (Colombiers), à l’aval du pont-canal, un aménagement de pieux a pu être rattaché à une passerelle provisoire contemporaine installée début XIXe pour l’aménagement du canal de Berry, qu’on retrouve en plan dans les archives départementales du Cher.

Moulin antique

A La Queue Longe (Ainay-le-Vieil), le site se révèle particulièrement propice à l’installation des moulins. La découverte d’une meule en grès d’un poids estimé à un peu plus de 100 kg, pourrait déterminer la proximité de la chambre de meunerie. L’étude typologique a permis de l’attribuer à la période 0 à 500 après J.-C.

Des moulins antiques à quels endroits ? Les moulins étaient implantés en périphérie d’agglomérations ou de grands domaines. Pour l’Antiquité, à 1,5 km, à Ainay-le-Vieil au lieu-dit Saulzais, ont été trouvées en 1853 les substructions d’un grand domaine, avec une mosaïque qui fut alors dessinée, ainsi qu’un petit aqueduc. Enfin l’agglomération secondaire de Drevant est située à 2,5 km. En fonction de l’importance de cette dernière, plusieurs moulins hydrauliques pouvaient être en usage à proximité de la ville

La meule antique de La Queue Longe à Ainay-le-Viel. Traduire La Queue, par « l’aqua », l’eau.

Pêcheries fixes du Haut Moyen-Âge

Relevés des pieux des pêcheries

Au Pré d’en Bas (Colombiers), un alignement de pieux, daté par C14 des VII-VIIIe siècles et de même à proximité au Pâturail (Ainay-le-Vieil) un autre daté des VI-VIIe siècles peuvent être rapprochés des pêcheries fixes trouvées les années précédentes en amont. Les
emplacements sont particulièrement propices à ce type d’installation. Or, ces zones abondantes sur le Cher amont, deviennent rares dans le cours plus large à partir de Vallon-en-Sully (03), à 20 km au sud.

Des pêcheries fixes à quels endroits ? Ces dispositifs très nombreux sur le haut Cher, sont formés d’endiguements, placés de telle façon qu’ils orientent le poisson vers un pertuis où est placé le dispositif de piégeage. Elles nécessitent un courant vif, favorisant les espèces migratrices les plus recherchées (saumon, alose, anguille, lamproie) et généralement des zones peu profondes pour permettre les réparations. Les alignements de pieux sont placés perpendiculairement au courant. Ils ont tendance à en modifier le flux et à détourner la rivière. On les retrouve ainsi souvent le long des berges et peuvent être confondues avec des aménagements de rive.

Une zone toujours propice à la vie aquatique

La pêche à l’ancienne est-elle toujours pratiquée, comme semble le documenter notre Poséïdon des Bocages ?

A partir de Drevant et la Groutte, alors que ces sites sont particulièrement riches en vestiges archéologiques terrestres, le lit de la rivière n’a montré que peu de témoignages. Canal, voie ferrée, routes, détournement de la rivière ont particulièrement artificialisée la zone. Tout juste remarquera-t-on un affleurement de calcaire et un aménagement pavé qui marque le gué de Drevant, des blocs d’architecture gothique réutilisés en remblai des piles du pont et un épandage de céramiques gallo-romaines et haut Moyen Âge au Gué des Saules. En aval le gué de la Roche, utilisé encore au XXe siècle marque toujours le paysage de la rivière près du hameau de la Roche, entre Bouzais et St-Amand.

Gué de Drevant
Blocs d’architecture gothique en remblai sur les piles du pont de Drevant
Restes industriels liés à une sablière, trémie et silo à St-Georges-de-Poisieux, en amont du gué de la Roche

Un pont du XIVe siècle et des ponts des époques moderne et contemporaine

A Orval/Saint-Amand-Montrond, deux ponts ont été trouvés, sur deux emplacements différents. Un premier est daté par C14 dans la fourchette 1306-1440 et est la première preuve archéologique d’un pont sur le Cher près de St-Amand, alors qu’ils étaient documentés jusqu’à présent plus tardivement, à partir du pont de Sully en 1610. Un autre ouvrage à proximité correspond à un pont provisoire du début du XIXe siècle.

Des témoignages du flottage des bois

Sur le parcours, cinq troncs ont été repérés, marqués identiquement d’une encoche faite de deux traits de scie avec enlèvement au couteau d’une petite partie. Il pourrait s’agir d’une marque de flotteur, dont les archives indiquent au début du XIXe, qu’ils pratiquaient sur le Cher des coches pour distinguer leurs bois entre marchands
Une partie de l’équipe de la semaine, qui a compté 11 participants