Le Bateau de la Commission Archéo
du CODEP03 en flou artistique !
On trouve de tout, il
faut nettoyer le chantier !
Le Loup des Mers supporte la
moto-pompe hydrolique pour le nettoyage sous les piles
On trouve de tout, ces objets
peuvent être dangereux pour les plongeurs.
Envasement en aval d'une pile
constitué de sable, vase nauséabonde et objets divers.
Qu'auront les archéologues dans
2000 ans à se mettre sous la dent ?
Pieu balisé sous l'une des
arches.
Pieu balisé avec une
visibilité satisfaisante
Un gros travail de positionnement
reste à faire pour matérialiser ces vestiges d'ouvrage en bois.
Etape
n°2 :
Les 21 et 22 juillet étaient prévues encore des
plongées pour poursuivre les investigations. Le 20 juillet, le
quai de mise à l'eau de l'équipe de plongeurs
archéologues a dû être nettoyé à l'aide de la
moto-pompe et du jet à pression. Cette mise à l'eau
était vraiment dans un état déplorable en regard
des détritus flottants, algues et poissons morts. Le nettoyage
n'a pris que quelques minutes, tout était de bonne augure pour
le lendemain.
Surprise le 21 juillet en arrivant sur le quai, l'eau avait
montée d'une dizaine de centimètres et un courant qui
pouvait paraître anodin se faisait nettement voir en surface.
Rien n'arrête des courageux et un petit groupe se met à
l'eau en espérant tracter le "Loup des Mers " sur son lieu de
chantier. Déjà l'eau était à peine à
17°C eu égard vraisemblablement au courant. Le barrage de
Rochebut avait dû faire un lâcher plus quelques eaux de ruissellement
vraisemblablement! Dix minutes dans l'eau
ont suffit aux plongeurs pour se rendre compte qu'il était
quasiment impossible de lutter contre le courant et rejoindre le
chantier distant de 100m environ et il serait encore moins possible de
rester sur place en plein courant pour travailler, enfin la couleur de
l'eau a fini par avoir raison des dernières motivations
pour ce week-end.
L'après-midi du 21 même s'il n'y a pas eu de bulle, la
demie journée a été utilement occupée.
L'équipe, sous le patronnage
d'Olivier, s'est rendue dans la carrière des Serpents en amont
où, à pied sec, le chef de chantier a
détaillé les rapprochements effectués entre les
pierres de cette carrière et le monolithe trouvé l'an
dernier par l'équipe dans le Cher.
Une petite vérification sur un site internet a permis de constater que
le débit du Cher était de 46 M3 /s
toute la journée du 21, mais heureusement, le 22, le débit n'était plus
que de 15 M3 /s
le matin pour tomber à 5M3
/s l'après-midi.
La journée du 22 juillet a donc vu plusieurs palanquées
se mettre à l'eau. Les dernières arches ont pu être
nettoyer pour de futures inspections. Ce sont plus d'une centaine de
pieux qui sont répertoriés sous le pont mais leur nombre
devraient avoisiner les 400 !! Il y a encore du pain sur la planche.
Les prochaines sortie devraient voir l'étude du dispositif dit
de "créche de protection des fondations".
Etape
n°3
: Nouvelles investigations sur le site au cours du week-end
le 01
- 02 - 03 septembre au cours desquelles 11 plongeurs se sont
succédés et qui ont permis de recueillir de nouvelles
informations et données sur l'ouvrage en place et les
vestiges qui pourraient correspondre à l'un des ponts
anciens que recherche l'équipe.
Samedi 01
septembre : relevé de 75 pieux balisés en juillet autour
de la pile n°2 .
Dimanche 02
septembre
: relevé des structures pierre des piles n°3-4-5 et
culée droite. C'est au cours de cette journée que sont
découvertes deux constructions différentes
superposées faites de pierres de réemploi sur lesquelles
on aperçoit des techniques anciennes d'assemblage. On peut donc
supposer la présence de deux ponts de pierres sous le pont
actuel.
Lundi 03
septembre : Le planning de travail prévoyait le relevé
des trois crèches de protection
des fondations en amont du pont. La première s'est
montrée si complexe et aboutie, que son relevé a pris la
journée. C'est une structure magnifique avec des techniques de
charpentier superbes. La structure commence à 8m50 en amont de
la pile actuelle et se prolonge un peu sous l'arche et où les
constructions des ponts suivants ou successifs l'ont détruite.
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Synthèse
des informations relevées sous l'eau pour pouvoir les reporter
ensuite sur un plan dans le rapport de fouille. |
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Non
seulement l'assemblage de la structure en bois est remarquable en
qualité et technique de construction mais aussi en excellent
état de conservation. |
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Les
pièces de charpentes sont assemblées par des
techniques de mortaises, et/ou fixées par ferrures ou clous. |
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Une tête
de clou forgé assemblant des pièces de la crèche de
protection. |
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Un
des pieux découverts à proximité et
présentant un façonnage en mortaise pour venir
s'emboîter dans une poutre. Ce tenon découpé
maintien la poutre qui s'appuie elle-même sur la tête du
pieu. |
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Manoeuvre
délicate et précise, il
ne faut pas tirer en biais au risque de casser le pieu. |
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En
plus de l'eau, sueurs froides ! Il faut s'y reprendre à
six fois avant de pouvoir extraire quelque chose. Plusieurs contraintes
apparaissent, les pieux sont lisses ils se terminent tous par un
cône d'érosion qui ne facilite pas l'accroche des sangles.
Il sera nécessaire de tester plusieurs noeuds différents
car il ne faut pas non plus entamer le bois. |
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L'oeil
à tout pour les réglages et calages, résultat :
pas de casse de matériel ni des objets
prélevés. Cela
fait partie du but recherché. |
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Mise au
point et
réglage avec la double contrainte de sécurité
celle de la plongée et celle du travail avec engin. |
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Travail ,
surveillance et patience vont finir par payer. |
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Après
plusieurs décrochages, petite angoisse lorsque le levage
résiste et que le tracteur vacille sous la traction. |
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Ouf ! le
premier apparaît, la technique finit par fonctionner. |

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Les
extractions
s'enchaînent |
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Chargement
sur le Loup des Mers. |
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Quatre
pieux prélevés à hauteur
de la Pile n°3 du Pont St Pierre.
Ils sont rapidement
enveloppés par les plongeurs avec un film plastique qui les
protège du desséchement par le soleil et ralentit le
développement bactérien qui apparaît dés leur
sortie de l'eau. |
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Les
opérations reprennent au
niveau de la pile n°2. |
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Le
dernier est
à bord, sept pieux. Le plus petit fera saliver de plaisir
l'équipe, il est équipé d'un sabot
métallique en trés bon état et d'un
modèle différent de celui trouvé la veille.
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Le
chargement arrivé au bord |

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Rendus
en zone de stockage, les pieux sont libérés du film plastique avant de
retourner dans l'eau.
On peut remarquer la zone grise qui correspond à la partie
enfoncée dans le lit du Cher. On voit aussi qu'un pieu sans
sabot métallique a sa pointe qui éclate lors de
l'enfoncement. |
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La
pointe ferrée attire l'attention, elle est bien
conservée et l'on constate qu'un pieu équipé
ainsi, reste efficace à l'enfoncement. |
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Quelques
cotes sont relevées et
matérialisées pour questionner les spécialistes sur le sujet. |
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Malgré
la gangue vaseuse, on
aperçoit le clou de montage. |
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Avec
précaution, les pieux sont replongés dans un plan d'eau
douce peu profond pour être récupérés le
moment venu pour les prélèvements pour analyses |
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Et
pour être au plus prés de leur situation initiale, les
pieux sont enveloppés dans une bâche pour ne pas
subir la lumière qui risque dégendrer des modifications
du bois et des organismes qui se trouvent dessus. |
10 novembre 2007
Poursuite
des travaux sur les pieux, comme prévu , ils sont sortis de
l'eau pour être examinés un peu plus en
détail que lors de leur extraction et où la
journée avait été suffisamment chargée.
Les pieux reviennent à
sec, ils
ne semblent pas avoir subi de modification visible et paraissent
être dans l'état dans lequel on les avait stockés
un mois plus tôt.
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Les
sept pieux prélevés le 14 octobre, un par un sont
nettoyés, photographiés puis dessinés à
l'échelle 1/100ème pour figurer dans le rapport.
On
notera que chaque pieu sauf naturellement celui qui est ferré,
présente un éclatement significatif à sa base
provoqué lors de son enfoncement et des chocs avec les pierres
et roches du fond du lit du Cher. |
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Quasiment
chacun des pieux présente des traces d'outils pour les
tailler et qui ont permis de les "affûter" tel des crayons pour
les enfoncer dans le lit de la rivière. |
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Le
pieu le plus long mesure près de 2m et malgré un
diamètre respectable, il n'a plus de pointe effilée . |
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Pour une meilleure pénétration,
les bâtisseurs devaient donner
une pointe à chaque pieu. On distingue encore aujourd'hui sur
celui-ci les traces d'outils du genre herminette pour le tailler. |
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Le
pieu ferré est le seul sur les sept
extraits à présenter cette particularité ce
qui ne veut pas dire qu'il n'y en ait pas d'autres parmi ceux
restés dans le lit du Cher.
Le sabot ferré a
rempli son office puisque la pointe a résister à l'enfoncement dans le
sol. |
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La
"tête" de ce pieu ne dépassait que de 20 cm
du fond du lit (zone noirâtre sous l'étiquette) |
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La pointe forgée a bien résistée |
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La
"tête" du pieu , ce qu'il en reste, a vraisemblablement dû
subir et mal supporter des périodes à l'air libre et des
périodes immergées d'où son aspect. |
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Les sept derniers centimètres du
sabot sont en métal plein. |
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Les pieux une fois reproduits
en dessin et photographiés, doivent "parler"
et "dire leur âge" ! Et cela passe par un
tronçonnage pour découper dans chacun d'eux une tranche
de quelques centimètres destinées à un
laboratoire spécialisé en dendrochronologie |
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Chaque pieu nous révèle un bel
aubier entourant le coeur du bois ou duramen. |
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Un
échantillon qui va partir au labo il s'agit vraisemblablement de
chêne. Il ne reste que l'aubier et le duramen (ou bois parfait) qui
sont les parties
les plus importantes pour la datation. Plus l'aubier est présent
et en bon état, plus fine et précise sera la
datation. |

Profil de Chêne
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Le pieu ferré a lui aussi révèlé
un joli profil à étudier. |
Mise à jour 11
Novembre 2007
Lire le résumé scientifique de ce chantier
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