Cher 2017 Vallée du Cher

CHANTIER DRAC /SRA AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

OPERATION ARCHEOLOGIQUE N° 03-8328 DU 19 MAI 2017

Poursuite des prospections dans le Cher en amont de Montluçon
De Lavault-Ste Anne à Montluçon
puis sur le tronçon de Vaux à Reugny

Historique : La prospection du Cher a commencé en 2006 par une intervention dans le centre ville de Montluçon. Le débouché d’un collecteur d’eaux usées en aval (nord) a empêché alors la prospection dans cette direction pour des raisons sanitaires.
Elle s’est poursuivie en amont (sud) en 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011, jusqu’à atteindre la limite sud de la commune de Montluçon.
Les opérations sur cette zone ont commencé en 2014 et se sont poursuivies en 2015, 2016 et 2017. Les prospections ont été faites depuis la partie la plus amont, en limite des départements de la Creuse et de l’Allier, à partir de l’aval des barrages EDF construits dans les gorges.
Pour cette année 2017, il est décidé de finir la zone Sud de  Montluçon  pour  clore  la prospection  de ce tronçon entre la limite de la Creuse et la ville de Montluçon et ensuite de reprendre au Nord à partir de Vaux en descendant le Cher vers le Nord.

(source Geoportail)

2017
Les opérations  menées par la Commission d’archéologie subaquatique de l’Allier  consistaient  à terminer la prospection de la partie haute du Cher à l’amont de Montluçon et de poursuivre ensuite, plus au Nord après St Victor-Vaux pour reprendre les recherches où nous les avions interrompues il y a quelques années.

Villebret

Un mur massif de blocs imposants, sur une longueur de 300m, perdu dans la végétation, C’est un des aménagements du Moulin de la Goutelle ou Moulin Boutet aussi.
Toujours le Moulin de la Gouttelle, avec l’extrémité du mur au niveau du ruisseau  dit du Maréchal.
Initialement cette digue déservait le Moulin du Petit Cougour en rive gauche. Elle fut modifiée et devint celle du Moulin du Pré de Menat cette fois en rive droite. Ce moulin  (XIX ème) est connu aussi sous le nom de Moulin de Bréchaille du patronyme de son Maître meunier. 
Son canal de sortie.
Sa roue d’entraînement à  alimentation basse.
Son canal de sortie vers le Cher
Son barrage  reste opérant en période de basses eaux.
Loge de flotteur en amont du moulin du Petit Cougour, pour la surveillance des bois de flottage au passage du barrage
Une meule du Moulin de Chauvières sur la berge.
Un croquis de la meule est souvent plus parlant qu’une photo. On en comprend mieux la forme et l’usage.
Une mise à l’eau à hauteur du Moulin Fayol. Sur ce tronçon, le matériel de plongée  est nécessaire avec  des  profondeurs  variant de 1m50 à  2m80.
Et au passage un petit clin d’œil à nos visiteurs  de Haute Savoie, Sylvaine et Eric  venus  tout spécialement du CODEP74 pour admirer  les eaux troubles du Cher !
Le moulin du bourg ou Moulin Fayol avec son barrage non rectiligne présentant des réparations maçonnées par endroits.
Un ensemble de meules de ribe (2014) aujourd’hui disparu, un petit bâtiment annexe du Moulin Fayol devait accueillir un moulin à chanvre toujours isolé de la partie meunerie.
Toujours près du Moulin Fayol, une meule à carreaux sur le bord de la route. Ces meules sont composées de plusieurs morceaux (carreaux) assemblés et cerclés par un ou des cerceaux de fer.
On dit le passeur du bac mais ici encore, il est attesté qu’il faudrait que l’on parle de la passeuse. Sur plusieurs bacs le long du Cher (St Victor…), il est connu que les fonctions de  passeurs de bacs étaient tenus par des femmes.
Le bac de Lavault Ste Anne, ici accosté en rive droite, desservait tout spécialement le hameau du Theil, très important qui était isolé du bourg par le Cher d’où la nécessité d’avoir un moyen de franchissement en l’absence de pont.
Une mise à l’eau toujours sur Lavault Ste Anne. Les plongeurs “en tenue légère” vont se déployer sur la largeur du Cher  pour  prospecter  le lit de la rivière mais aussi les berges et leurs possibles aménagements.
Lavault Ste Anne, entre le pont de chemin de fer et le barrage de la station d’eau potable du gour du Puy :
Deux alignements de pieux de 15cm de diamètre, espacés d’environ 1m. L’un est parallèle au barrage, l’autre est perpendiculaire et renforcé par un enrochement. Il est fort probable que nous soyons en présence des batardeaux ayant servi  à la construction du pont de chemin de fer.
Idem  
Récent  ou pas, tout le monde s’y met pour vérifier et valider cet aménagement entre le pont et la barrage de la station.
(source Géoportail)
La partie Sud de la Vallée du Cher terminée, et l’agglomération montluçonnaise déjà prospectée, il faut monter vers le Nord et descendre au fil de l’eau.
Juillet 2017 on commence la zone de Audes et plus spécialement la partie dite de Rouéron. C’est une vérification, le secteur est connu pour ses sablières et ballastières qui ont bouleversé le lit du Cher. On s’en doutait, rien n’a été découvert mais il fallait vérifier pour passer à autre chose.
Commune de Reugny, finie la ville, retour  aux espaces sauvages et le lit plein de surprises du Cher. La prospection archéo-subaquatique en ligne peut se poursuivre ainsi que les observations bio des rives.
Alternance de trous et de hauts fonds obligent les plongeurs à faire suivre le matériel pour pouvoir tout examiner.
Cette année, les prospections ont été particulièrement facilitées par un temps splendide à chaque sortie, une visibilité pratiquement encore jamais rencontrée jusqu’ici par l’équipe.
La seule contrainte reste les algues et autres végétaux aquatiques qui se propagent et rendent l’observation moins rapide. Il faut chercher sous les herbes !
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Un alignement de pieux barre en partie la rivière. Il y a plusieurs diamètres de pieux, un enrochement assez important vient compléter cet aménagement. Pour le moment, l’absence de texte faisant mention ou référence à ce dispositif pourrait orienter vers une ancienneté intéressante .
Aménagement  fort bien conçu qui  peut orienter les  hypothèses de travail vers un  barrage  de moulin.
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Redescendons sur Terre, le marquage des quelques 135 pieux est ensuite suivi  d’un relevé topographique  pour bien positionner tout cela et,  les prélèvements  de pieux  pour des  analyses  C14  permettront  de caler  ce dispositif  dans  sa période de  construction  et d’utilisation.